Un T-shirt connecté pour favoriser le maintien à domicile des malades

Un tee-shirt connecté, “né” à Limoges, sera testé au premier trimestre 2016 au centre MGEN de soins de suite et réadaptation de Sainte-Feyre. Objectif : favoriser le maintien à domicile des malades.

La genèse du projet c’est le recours à l’activité physique dans la prise en charge et l’évaluation des maladies chroniques. « L’idée, c’est de pouvoir reprendre des objets connectés utilisés par les sportifs dans leur quotidien pour pouvoir s’en servir comme une source de motivation et de retour d’information », souligne Benoît Borel, enseignant-chercheur au département Staps de l’université de Limoges.

Champ d’application : les maladies chroniques, soit des pathologies nécessitant une prise en charge de très longue durée, respiratoires, cardiaques, le diabète, les AVC, les cancers, « le terme chronique signifiant qu’on ne peut pas guérir à 100 %. L’objectif est donc de réduire l’atteinte fonctionnelle pour mieux préserver l’autonomie de la personne », souligne Benoît Borel.

Le tee-shirt existe déjà depuis de longues années : un prototype a été développé puis commercialisé notamment au Canada. « Notre action se borne à l’ouvrir à des sujets “pathologiques” dans le domaine de la santé, car pour l’instant, il est uniquement utilisé dans le domaine du sport et de l’entraînement des sportifs », ajoute Benoît Borel.

Techniquement, il s’agit d’un sous-vêtement moulant, avec deux ceintures de capteurs, qui placées sous la poitrine et l’abdomen permettent de mesurer différentes données, respiratoires, cardiaques ou d’activités physiques. Les deux sangles sont reliées à un boîtier « high-tech » capable d’analyser toutes les données : « Dans le cadre d’une prise en charge cela permettra aux équipes de santé d’avoir des retours de données biologiques sur l’activité de la personne. Sur chaque séance, on pourra mesurer l’activité réalisée, établir et affiner des programmes à domicile. On s’est rendu compte que beaucoup de patients limitent ou stoppent l’activité sportive après être sortis de centre », explique Benoît Borel qui vise donc « le bien-être ».

Des applications nombreuses

Les applications commerciales, bien qu’encore à l’état de projets, sont nombreuses : « On réfléchit à des vêtements intelligents, mais ce ne sera pas forcément un tee-shirt », ajoute Benoît Borel.

Pour les collectivités territoriales, des bénéfices sont aussi espérés sur le long terme : « En maintenant l’autonomie à domicile grâce à une bonne condition physique, on réduit fatalement la prise en charge et donc les coûts de santé », souligne le chercheur.

Porté par le laboratoire HAVAE de l’université de Limoges, le projet a vite trouvé des soutiens. Soit 6.000 euros apportés par la MGEN, via la SCIC, ainsi qu’un accompagnement logistique avec le prêt de lieux médicaux d’évaluation et la possibilité de contacter des patients, étant entendu que ces tests seront organisés sur la base du volontariat.

Page d’accueil du laboratoire HAVAE de l’Université de Limoges